AIXPLANADE

le furet dit LAFOUINE  Il devra savoir toutes les nouvelles avant les autres.

le perroquet dit BOITARAGOTS  il vous dévoilera tous les potins du quartier.

Le pigeon dit ROULTESPLUMES  il parcourera la France et le monde, pour vous donner des nouvelles de mes copains et copines

Mes amis, qui êtes vous ?

Vous tous, qui venez de près ou de loin me rendre visite et respectez ce qu'il reste de ma verdure.

Vous, les employés municipaux, qui chaque matin venez me faire un brin de toilette pour me rendre plus présentable durant la journée.

Vous, qui par vos messages sur ce blog, participerez à me faire respecter de tous, pour le bien-être de chacun.

Qui-suis-je ?   femme puisque l'on me dit une.

Mon âge ?   Jeune et belle si tu m'entoures de mille attentions,  Vieille et revèche, si tu me délaisse.

Mes défauts ?   Coquette, jalouse, souvent de mauvaise foi et je rêve qu'un jour les humains me couvriront de fleurs.

Mes qualités ?   Haine, rancoeur, étrangers et bien d'autres encore, ces mots ne veulent rien dire pour moi.

Mon langage ?   Je ne connais que les prénoms, cela m'amuse, les hommes vous cachez tous vos défauts derrière un nom de Saint, comme pour leur faire porter le chapeau.

Je ne connais non plus le vouvoiement, vous dites vous à Dieu, alors pourquoi pas à vous, comme moi ses créatures.

Maintenant que vous me connaissez un peu mieux...

MERCI DE M'ACCUEILLIR DANS LE MONDE DES HUMAINS

Cher Dominique.

A ton avènement, je n'étais sans ndoute pas la plus belle, délaissée peut-être, mais libre et esplanade de joie j'étais

Contre un sourire d'enfant, un regard d'amoureux, ma pelouse et mon ombrage j'offrais à qui voulait l'emprunter pour quelques instants ou même toute une nuit.

A peine élu, catin tu me fis, louant au plus offrant chaque arpent de mon corps pour des activités mercantiles. Adieu les jeux d'enfants improvisés, de partout il fallut payer, les mamans les moins fortunées pour ne pas radines paraître, ne vinrent plus me voir, même les amoureux du vendredi soir me quittèrent. Comment se dire je t'aime, quand il faut l'hurler pour couvrir le son éraillé du karaoké voisin ?

Mes arbres tu arrachas, mais jamais la moindre fleur tu ne m'offris, tout cela pour donner des parterres de fleurs au ronds-points du centre de la ville, mais à l'inverse point de ronds pour moi, comme dirait ton petit peuple.

Que d'ingratitude, pour moi qui pendant tant d'année ai accueillis la fête des fleurs !!!

Je n'ai pourtant pas de regrets, tes fleurs hormis les nénuphares, comment auraient elles put pousser sur le peu de gazon qu'il me reste ? même l'eau du ciel ne peut la traverser tant tes engins de mort ont écrassé ma terre.

Tout cela, pour qui, pour quoi ?

Pour que dans les couloirs du métro Parisien quelques naîfs puissent contempler des affiches payées à prix Dord "pardonne l'insolence" venter les mérites de trois jours de folie troqués contre un mois de nuisances, sur ce qui reste de mon lustre d'antan, faisant fuir ceux qui ont fait ma renommée et par là même, comble de l'ironie, faire qu'un jour prochain, tes bains si prestigieux tombent à l'eau, pour avoir ignoré ceux qui faisaient vivre ta cité. Ces quelques naifs pourraient être de futurs visiteurs si ils n'étaient pas persuadés qu'Aix les Bains se trouve en Provence et que le lac du Bourget est au bord du célèbre aéroport. Pourtant la ville qui me sert d'écrin mérite mieux pour se faire connaître que quelques groupes qui demain seront oubliés et les habitués de ton Palais des Congrès sans parking, comme tous les nocturnes, seront vite attirés par les lumières du PHARE de la ville voisine.

Pourtant !

La Belle Provencale a Cézanne, nous avons Rodin

La Belle Provencale a la Montagne Rose, nous avons la Montagne du Chat, bien plus belle encore.

La Belle Provencale a su trouver sa voie, nous cherchons encore la nôtre.

Le lac dort à mes côtés depuis l'éternité, nous sommes un vieux couple qui n'ose l'amour  Depuis plus de vingt ans il ne m'a plus recouvert de ses eaux fertiles, lui trop malade par l'ignorence des hommes et moi rendue trop laide par la cupidité des mêmes.

Ai-je eu tort de rêver qu'un jour tu deviennes Moîse en voyant trois jours par an, tes plus jeunes enfants rassemblés en un immense troupeau adorer "Décibel" le veau d'Or des temps dits modernes en poussant des hurlements, pour masquer leur angoisse d'avoir a affronter des lendemains quui certainement ne chanteront pas pour eux..Va savoir...

Je comprends qu'en fin de semaine, les bras chargés des tables de la loi, par la haute assemblée et par François tant de fois remaniées,  quand tu redescends dans ta ville, tu n'ai plus le coeur à t'atteler à un tel chantier.

Mais tu n'es pas Moîse, le Mont-Martre n'est pas le mont Sinaî et j'ai bien peur que le Veau d'Or soit encore debout pour longtemps !!!

Je sais que je suis une vieille radoteuse, mais permet moi de rêver qu'un jour, j'accueillerai les nuits romantiques, où seul le son des violons viendra briser le silence de la nuit, que tous les jeux d'enfants seront gratuits et que le champ de foire qui me sert de pelouse redeviendra digne du décor qui m'entoure.

Je sais aussi qu'il faut bien que jeunesse se passe !!!  Alors que vive la musique au bord de notre lac, mais pas celle qui ne peut s'exprimer qu'avec le renfort d'une armée de générateurs, véritable insulte aux principes les plus élémentaires de respect de notre environnement.

Malgré tout Dominique, on t'aime encore. l !!!

Elvire.

Appelez moi  ELVIRE

Tous les espaces publics à mon image

Mes voisins.

Au nord, l'école de voile, avec tous ses enfants et leurs bateaux multicolores, je les aime, ils me font oublier un peu  ce désert plein de cailloux que les humains ont laissé s'installer entre eux et moi.

Au sud, l'Aquarium avec des spécimens de tous les habitants du lac emprisonnés dans des cages de verre, dans le seul but de mieux les faire connaître, vu le prix d'entrée quelques doutes subsistent.

A l'est, le boulevard Barrier, la piste d'essai pour les amateurs de vitesse et derrière, les habitants des immeubles et du camping. Vu l'emplacement, ils devraient être comme des poissons dans l'eau, ils le sont, mais comme ceux de l'aquarium, souvent cloîtrés dans leur camping-car ou leur appartement pour se mettre à l'abri des nuisances organisées par l'office spéciaisé de la ville.

A l'Ouest, le lac et sa montagne du chat qui depuis des siècles a la dent contre les pollueurs, victime comme moi de l'inconscience des hommes.

Ils m'ont massacré depuis plusieurs années, mais par miracle je m'en suis tout de même tirée. A bientôt mes amis .

Mon complice le Pigeon dit Roultesplumes, par ces temps de grand froid, est obligé de toquer aux fenêtres pour quémander un peu de nourriture auprès de riverains compatissants, ce qui lui permet par la même occasion de sympathiser avec des bienfaitrices qui se confient volontiers. C'est ainsi qu'il vient de me conter les malheurs de Rose Marie lors de ces fêtes de Noêl, qui confirment que l'enfer est bien pavé de bonnes intentions.

Rose Marie à 74 ans et son époux 75. Juste avant les fêtes, Monsieur a reçu du CCAS une invitation à participer à un après midi dansant assorti d'un petit goùter en sa qualité d'ancien. et s'il ne pouvait s'y rendre un bon pour un colis symbolique, composé d'une demie bouteille de vin blanc, un petit pot de confiture, un petit sachet de biscuits et un petit pot de confit de pissenlits, mais c'est l'intention qui compte.

Au diable le confit de pissenlits, se dit Marie Rose. Elle se voyait déjà passer un aprés-midi de rêve avec son époux, d'autant  que depuis plus de cinquante ans de vie commune elle partage avec lui l'amour de la danse. Et pourquoi pas ouvrir le bal, dans les bras de Monsieur le Maire.

Et c'est ainsi que revétue de ses plus beaux atours, au bras de son mari, elle s'en vint sur le lieu des festivités, persuadée qu'ils seraient accueillis  avec la gentillesse due à leur âge, pour cette occasion.

Ce fût une dame, secrétaire de son état qui les accueillis, une dame très disciplinée n'écoutant que les ordres du Docteur Vice Président de cet honorable organisme "A 75 ans tu passes à 74 tu repasses, l'année prochaine" Le mari du haut de ses 75 printemps fut invité à entrer, mais Rose Marie, la gamine de 74 ans, reçue l'ordre de se représenter l'année prochaine.

Rose Marie, l'ingénue, persuadée que l'élémentaire bienséance, était dans ce cas d'inviter le couple, due vite déchanter car la vigile de garde, qui n'avait pas sans dout les mêmes valeurs ne se laissa pas attendrir.

Toute triste, Rose Marie pris son mari par le bras et s'en retourna, ne voulant pas prendre le risque de laisser son mari de douze mois son aîné être la prois d'une meute d'octogénaires en folie. Ils sont rentrés chez eux, jurant mais un peu tard qu'on ne les y prendraient plus.

Dominique, mon Maire adoré, je sais que tu es un homme de coeur. Il n'est pas trop tard, pour remplacer le pot de pissenlits par un bouquet de roses pour Rose Marie, afin qu'elle oublie le zèle déplacé de certains de tes collaborateurs, fussent ils de ta garde rapprochée.

Je sais bien, que s'il te fallait offrir un bouquet de roses à chaque bourde d'une partie de tes services, il te faudrait transformer le champ de foire sur lequel j'habite en un beau champ de roses. Mais c'est avec joie que j'en accepterai l'augure.

Bonne année, Monsieur le Maire.

Elvire, ton Esplanade.